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Page:Froissart - Poésies (1829).djvu/440

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POÉSIES

Toutes fois Franchise et Pité,
Cognoissance et Humilité
Voïent bien que pas ne sui aise.
Nom-pour-quant cascune s’apaise
À ce que je remonstre et die
À ma dame ma maladie.
Mès elles n’en osent parler,
Ne vers moi venir ne aler.
Le temps en laissent convenir,
Viegne ensi qu’il poet avenir.
Se n’i voeil-je, ne quier nul visce.
Là fui servis d’un bel servisce
De Jonece, mon compagnon ;
Pour ce souvent s’acompagnon
Avec les bons qu’on en vault mieulz.
Il, qui tout dis avoit les yeulz
Sus moi et sus ma dame ouvers,
Et qui se tenoit tous couvert
Afin qu’on ne s’en presist garde,
Voit bien, par ce qu’il me regarde,
Que j’avoie très grant desir,
Mès que j’euisse le loisir,
De dire et monstrer quelque chose ;
Et si ne puis, aussi je n’ose,
Pour les vallés qui sont ensamble.
Que fist-il ? trop bien ce me samble.
Un anelet d’or il portoit
Où à la fois se deportoit ;
Mès celi il laissa chéoir
Pour nous en parolle enchéoir ;