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Page:Froissart - Poésies (1829).djvu/458

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POÉSIES

» Ceuls et celles qui sont là-jus,
» Qui s’esbatent aux pluisours jus
» Et qui à riensnée n’entendent,
» Fors seulement qu’il nous attendent.
» Il dient ensi, et de voir,
» Que je ne fai pas mon devoir
» De vous porter, quant tant demeure. »
Et je li respondi en l’eure :
« Desir ! Desir ! trop me hastés !
» Saciés que je ne sui pas tels
» Que je puisse de ci partir.
» Vous me véés, com un martir,
» En penitance et en ardure.
» Jà tant que ceste ardour me dure
» Je n’ai cure de nul revel
» Ne de ju, tant soient nouvel.
» Toute joie m’est marison.
» Je ne quier que ma garison.
» Si vous pri qu’il vous viegne à point
» Que vous regardés sus ce point
» Par quoi briefment reconfort aie
» De ce mal qui si fort m’esmaie. »
À ces mos Desirs me respont,
Qui de moi pas ne se repont :
« Compains, compains, ce ne poet estre
» Que nullement voyes le prestre
» Qui jà jour ses reliques blasme.
» Diex me desfende de tel blasme
» Que jà des miennes je mesdie
» Pour nulle chose qu’on m’en die,