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Page:Froissart - Poésies (1829).djvu/459

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DE JEAN FROISSART.

» Car je n’i sui mie tenus.
» J’ai esté tous jours retenus
» De Venus et de son conseil,
» Pour ce que j’enhorte et conseil
» Que ses afaires est moult gens,
» Voires à toutes jones gens.
» Et le fu dont elle s’esbat
» Je le recorde pour esbat.
» Se tu t’en plains quele est la coupe ?
» Quant tu bois à otele coupe
» Que les amans dessus nommés
» Qui grandement sont renommés
» En la vie des amoureus.
» Tenir t’en dois pour éureus
» Quant Venus t’a tant adagnié
» Que le buisson t’a ensengnié
» Par où toutes jones gens passent,
» S’en mi chemin ne se mespassent. »
— « Desir, di-je, point ne m’en plains ;
» Mès pour ce que je sui tous plains
» D’ardour, enflamés et espris,
» Et noient ne l’avoie apris,
» Ce me fait gémir et cryer.
» Si vous vodroie bien proyer
» À jointes mains et en jenous
» Que ci bellement entre nous
» Vous vo voeilliés tant entremettre
» Que de ce fu à coron mettre,
» Car de vivre en un tel parti
» Je l’auroie trop mal parti. »