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Page:Froissart - Poésies (1829).djvu/467

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DE JEAN FROISSART.

Ardour me guerroie,
Quel part que je soie ;
Et si fort me loie
Que ne la diroie
À nullui.
Mès quoi que je voie
Et qu’amours m’envoie,
Doulce, simple et quoie
Tantost perderoie
Mon anui,

Se vos vairs yex,
Frans et gentieus
Dagniés assir sus mon regart ;
Mès si lentieus
Ou si hastieus
Les voi venir de celle part,
Que petit mieulz
Voir en tous lieus
En est à mon coer qui tous art.
S’en sui entieus
Et très pensieus
Quant fortune ensi me depart

De ses biens à golonnées.
Quel presse a à tels données,
Qui sont si infortunées
Et si très mal ordonnées,
Que les creatures nées
Presens et passés
Dou cognoistre acoustumées
Dient que ce sont fumées