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Page:Froissart - Poésies (1829).djvu/515

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DE JEAN FROISSART.

» Je le vous monstre de rechief,
» Entroes que nous sommes ensamble.
» Se le prendés, se bon vous samble ;
» Encor vault il mieulz qu’il nous voie,
» Ens ou cas qu’il nous est en voie,
» Que nul aultre, mès qu’il souffisse ;
» Car nous sommes tout d’un offisce.
» Tres volontiers il nous vera ;
» Et saciés qu’il nous pourvera
» De jugement bon et joli.
» Ni aura celle ne celi
» Qui au partir ne s’en contente. »
Tout s’acordent à ceste entente
Et disent : « Ensi le ferons.
» Au dieu d’Amours nous offerons
» Tous nos souhès, au dire voir,
» Car cognoissance en doit avoir. »
Et quant ce dire leur oy,
Le corage m’en resjoy
Pour ce qu’en ce voiage iroie,
Car grandement je desiroie
À véoir et cognoistre aussi
Le Dieu d’Amours qu’on prise si ;
Quels homs c’est, ne de quel eage.
En cheminant en ce voiage,
En paix, en joie et en revel,
En chantant un motet nouvel
Qu’on m’avoit envoyé de Rains,
Premiers n’estoie ne darrains,
Mès en mi lieu par grant solas