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Page:Froissart - Poésies (1829).djvu/516

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POÉSIES

Parés d’uns noes solers à las,
Ensi qu’amant vont à la veille.
On me boute, adont je mesveille.

Homs qui s’esveille en tels pensées
Qui ci ont esté recensées
On ne s’en voist esmervillant
S’il s’esmerveille en esvillant.
Pour moi le di, c’est bien raisons ;
Car pas n’adonnoit la saisons
Qui estoit yvrenouse et froide ;
Et li airs qui le temps refroide
Que j’euisse lors nul revel.
Mès ce que je voi de nouvel
Et que g’i recognois et sens,
Tant m’a Diex envoyé de sens
En reconfortant la merveille
Dont en veillant je m’esmerveille
Di et dirai, où que je soie,
Que c’est pour ce que je pensoie
À ma dame, sans nul sejour.
Or fault ou de nuit ou de jour
Soit en dormant ou en veillant,
On ne sen voist esmerveillant,
Que les pensées à chief traient
Et que leur cours par nature aient.
Et ce qui en veillant habonde
En dormant volontiers redonde.
Ensi, ce vous ai-je en convent,
Aviennent les songes souvent