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Page:Froissart - Poésies (1829).djvu/54

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VIE

Après trois mois de séjour en Angleterre, Froissart prit congé du roi : ce prince qu’il avait suivi dans tous ses voyages aux environs de Londres[1], lui fit donner pour dernier témoignage de son affection cent nobles[2] dans un gobelet[3] d’argent doré, pesant deux marcs.

La triste catastrophe de Richard arrivée en 1399, est rapportée à la fin du quatrième livre de l’histoire de Froissart, qui s’acquitte de ce qu’il devait à la mémoire de ce prince, par la manière touchante dont il déplore ses malheurs. Au même endroit il observe que dans cet événement il voyait l’accomplissement d’une prédiction faite au sujet de Richard lorsqu’il naquit à Bordeaux, et d’une ancienne prophétie du livre du Brut,[4] laquelle désignait le prince par qui il devait être détrôné. La mort de Guy, comte de Blois, suivit de près le

  1. À Eltham, à Leeds, à Sheen, à Chartesée et à Windsor. Chron., liv. 4.
  2. Cette somme peut revenir à celle de 600 livres de notre monnaie d’aujourd’hui.
  3. C’est ce que nos anciens auteurs appellent une henepée, c’est-à-dire hanap plein d’argent ; d’où le trésor royal d’Angleterre s’appelle hanepier.
  4. Fauchet met à la tête de nos plus anciens poètes français, maistre Wistace ou Huistace, auteur du roman appelé Brut, en vers, qui fut composé en 1155. Nous avons aussi un roman en prose du Brut, Brust ou Bret, qui fait partie du S.t Graal, ou des chevaliers de la Table ronde, dans plusieurs Mss. de la bibliothèque du roi. Il contient l’origine des peuples de la Grande Bretagne descendus de Brutus. Voyez les excellentes dissertations de l’abbé de La Rue, sur les poëtes armoricains, et sur les poètes anglo-normands.