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Page:Froissart - Poésies (1829).djvu/55

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DE JEAN FROISSART.

retour de Froissart dans son pays ; il la place dans sa Chronique sous l’année 1397. Il avait alors soixante ans[1], et vécut encore quatre ans au moins, puisqu’il raconte quelques événements de l’année 1400. Si l’on en croyait Bodin et la Popelinière, il aurait vécu jusqu’en 1420 ; mais ces deux écrivains ont peut-être été trompés par ces mots qui commencent le dernier chapitre du dernier livre de son histoire, En l’an de grâce mil quatre cent vng moins ; au lieu de lire ung, ainsi qu’il est écrit dans plusieurs Mss. et dans les éditions gothiques, ils auront lu vingt.

Un autre passage de Froissart pourrait donner lieu de penser qu’il a vécu jusques vers le milieu du XV.e siècle : en parlant du bannissement du comte d’Harcourt, qui engagea les Anglais à faire une descente dans la Normandie, il dit[2] que plus de cent ans après, on vit les suites funestes de leur irruption. Ces termes ne doivent pas être pris à la lettre ; l’auteur écrivait plutôt comme prévoyant les malheurs à venir qu’il craignait, que comme le témoin de leurs derniers progrès.

  1. J’ai dit au commencement de ce Mémoire qu’il me paraissait que Froissart était né plutôt en 1337 qu’en 1333 ; c’est dans cette supposition que je ne lui donne ici que 60 ans ; il en aurait en 64 on 63, s’il était né en 1333.
  2. Livre I. Ceste haine (du roy Jean contre messire Godefroy de Harcourt) cousta grandement au royaume de France, especialement au pays de Normandie, car les traces en paurent cent ans après, comme vous l’orrez en l’histoire.