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Page:Froissart - Poésies (1829).djvu/76

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VIE

fidèlement, et n’avait rien fait jusque-là qui méritât d’être rapporté[1]. On verra dans la suite, en 1393, la désobéissance de ce duc, qui, après avoir reçu chez lui Pierre de Craon criminel d’état, résista aux ordres que Charles VI lui donna de le lui renvoyer. Tout ce volume me paraît avoir été composé de suite ; du moins on y voit une liaison sensible entre plusieurs chapitres éloignés les uns des autres.

L’interruption qui se trouve du troisième au quatrième livre, me semble avoir été faite pour donner du repos au lecteur plutôt qu’à l’historien : car Froissart, en finissant le troisième livre, annonce les faits qui font la matière du commencement du livre suivant. Je crois que l’historien passa tout de suite de la composition du troisième livre à celle des cinquante premiers chapitres du quatrième, qui se terminent aux événements de l’année 1392. Un grand nombre de manuscrits, et les éditions gothiques, qui ne font commencer le

  1. Voici le passage entier. Froissart ayant dit au chap. 113, pag. 345 du onzième volume, que le duc de Bretagne qui était venu à Paris, où il avait fait plusieurs promesses au roi en 1388, s’en retourna enfin à Nantes, ajoute : Nous nous souffrirons (c’est-à-dire, nous discontinuerons) à parler du duc de Bretagne, car il me semble qu’il a bien tenu son convenant au roi, et à ses oncles, et n’a fait chose qui à ramentevoir fasse, ni n’avoit fait au jour que je cloï ce livre ; je ne say s’il en fera nulle ; s’il en fait j’en parlerai selon ce que j’en sauray.