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Page:Froissart - Poésies (1829).djvu/94

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JUGEMENT

JUGEMENT

SUR L’HISTOIRE DE FROISSART.

PAR M. DE LA CURNE.


Je vous ai entretenu, des vues dans lesquelles Froissart avait entrepris sa chronique, des soins qu’il se donna pour s’instruire de tous les événements qui devaient y entrer, et des lois qu’il s’était imposées en l’écrivant. J’examinerai aujourd’hui s’il a été exact à observer ces lois, quels sont les défauts et les avantages de son histoire, quels en sont la forme et le style… De-là je passerai aux éditions et aux manuscrits que nous en avons, ensuite aux abrégés et aux différentes traductions qui en ont été publiés.

On a accusé Froissart de partialité ; et cette accusation est devenue si générale, qu’elle semble avoir acquis le caractère de la notoriété, dont le privilège est de suppléer aux preuves. Froissart, dit-on, a vendu sa plume aux Anglais, qui lui payaient une pension considérable ; et par une suite nécessaire de son inclination pour eux, il a été peu favorable aux Français. Bodin, Pasquier, Brantôme, Sorel, la Popelinière, le Labou-