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Page:Frondaie - L'Homme à l'Hispano - 1925.djvu/142

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L’HOMME À L’HISPANO

serra âprement contre lui et des pleurs jaillissaient de ses yeux. Elle lui rendit ses caresses, fière et surprise de cette frénésie qu’elle ne comprenait pas.

Quand elle l’eut calmé, consolé longtemps encore, elle l’apaisa. Elle le câlinait dans l’ombre avec des douceurs infinies et, de ses lèvres chaudes, elle goûta les dernières larmes de son visage. Elle semblait chercher son âme dans un baiser et, silencieuse et toute puissante, elle pressait contre son sein cette tête chérie pour en faire sortir la douleur inconnue. Enfin, elle sentit qu’il était guéri. Alors, elle lui parla.

Il répondit que l’idée de leur séparation était la cause de son chagrin, qu’il avait été frappé de l’indifférence qu’elle lui avait montrée et qu’il avait cru devoir partir sans la revoir. Il eut la force de mentir encore et d’ajouter que, même pour bien peu de temps, la pensée d’être privé d’elle lui paraissait insupportable.

Elle rit avec une tendre allégresse et, longuement, après avoir ri, elle garda ses lèvres. Et puis, contre son oreille, elle dit :

— Notre séparation ? Privé de moi ? Quand donc as-tu pensé que tu partirais seul ?

Il la regarda à son tour, sans la comprendre.

Mais elle continuait :

— Moi-même, Georges, j’avais fait le projet de partir et de te donner sans contrainte, et mieux qu’ici, quelques jours entiers de ma vie. Un