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Page:Frondaie - L'Homme à l'Hispano - 1925.djvu/143

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L’HOMME À L’HISPANO

amour comme le nôtre, emportons-le. Dans ce pays, trop d’habitudes et d’obligations me prennent à toi. J’ai rêvé que tu m’emmènes un peu, ailleurs… Je voulais t’en parler. Mon mari est en voyage et Dieu sait quand il reviendra. J’ai ce temps-là de liberté. Je pensais à Rome que tu voulais revoir. Mais Paris ne vaut-il pas tous les pèlerinages du monde ? Puisqu’un ami t’y appelle, j’irai avec toi quelques semaines… Grand fou qui m’a cru indifférente quand mon cœur bondissait de plaisir. Et il pleurait ! Ô coupable, coupable qui a douté de moi…

Elle était devenue d’une beauté plus rare, plus spirituelle, comme éclairée par son âme charmante. Alors Georges Dewalter ne consentit plus à raisonner. Tout à l’heure, il avait vérifié l’état de son portefeuille. Il y restait encore cinquante billets de mille francs. Il se disait qu’il ne fallait plus être sage, qu’un dieu favorable veillait sur lui, que, quelques semaines, c’était peut-être toute la vie. Chancelant de joie, il avait pris les mains de Stéphane retrouvée et il les couvrait de baisers.