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Page:Frondaie - L'Homme à l'Hispano - 1925.djvu/209

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l’homme à l’hispano

Il eut un pauvre rire sans voix, cassé, le rire nerveux du type épuisé qui se voit fichu. Il balbutia :

— C’est possible… ça… c’est possible…

— Le monde est petit, n’est-ce pas ? dit Oswill. Bonjour…

Il ajouta avec délectation :

— Oui, c’est bien moi.

— Misère, fit Dewalter.

Il l’interrogea, l’air soudain honteux, vaincu :

— Vous l’avez vue ?…

— Ma femme ? dit Oswill. Oui. Je l’ai vue.

Dewalter chancela, navré. Tant d’efforts, tant de douleurs pour en arriver là : à être démasqué ! Il contemplait son confident. Il répéta deux fois.

— Elle sait… Elle sait…

— Elle ne sait rien du tout, répondit Oswill.

— Pourquoi ?

— Comment, pourquoi ?

Dewalter s’accrocha au dossier d’un siège. Il sentait le raffinement de l’ennemi.

— Vous m’attendiez ? murmura-t-il.

Oswill augmenta son dur sourire. Il dit :

— Je ne suis pas pressé.

Dewalter tressaillit :

— Comment ?

Sa douleur pauvre était de plus en plus visible.

Comme l’Anglais ne remuait pas, il frappa du pied :