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Page:Frondaie - L'Homme à l'Hispano - 1925.djvu/210

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l’homme à l’hispano

— Appelez-la, articula-t-il, et finissons-en. Dites-lui…

Avec un calme affreux, Oswill déclara :

— Je ne lui dirai rien du tout.

Dewalter le fixait, entrevoyant une trappe.

— Pourquoi ?

— Parce que je vous l’ai promis.

Il riait de nouveau et commençait d’avancer, toujours un peu penché.

Il se dévoila tout d’un coup :

— Ce serait trop commode ! Parce que je sais votre secret, j’irais le dire ! Non. J’ai trouvé mieux. Elle saura la vérité par vous.

Il se dirigeait vers Georges :

— Vous lui direz ! Vous lui direz vous-même : « Je suis un aventurier, un escroc. Vous avez des millions et je n’ai pas le sou. Ça s’arrange. »

Il sifflait ses mots, parlant de façon à ne pas être entendu au delà des cloisons. Dewalter, sous l’insulte, ne pensait qu’à ce danger, d’abord. Appuyé contre une table, il regardait du côté où Stéphane était sortie. Oswill le comprit. Il ricana, bouffonnant presque :

— Soyez tranquille. Elle n’écoute pas. Elle a confiance !

— Canaille, dit Georges à mi-voix.

L’autre revenait sur lui, scandant sa marche de ses mots accentués, et, crachant son triomphe :

— Je ne suis pas — hein ? — de vos petits bourgeois qui se précipiteraient sur la vérité