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Page:Frondaie - L'Homme à l'Hispano - 1925.djvu/71

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L’HOMME À L’HISPANO

mêlée d’un sentiment énorme de comique. Il ne pouvait en croire ses oreilles.

Il répéta :

— Deléone… sa femme… et un ami ?… Ce n’est pas ce monsieur qui a une si belle voiture… une Hispano ?… Monsieur…

Elle articula avec calme :

M. Dewalter, oui. Eh bien, qu’est-ce que vous avez ?

Il avait l’air d’une bête, d’un énorme singe, et, tout secoué d’une sorte de joie épileptique, il la regardait méchamment. Elle le crut fou et se leva, peu désireuse d’assister aux ébats d’un ivrogne. Brusquement, il se calma et, dans un verre, il dit :

— C’est rigolo.

Elle était à bout de nerfs et tout son mépris, presque sa haine, sortait. L’hilarité d’Oswill et ses derniers mots lui inspiraient le dégoût. Elle y vit une insulte contre elle, contre son choix. Elle le toisa :

— Vous trouvez ?

Il répondit tranquillement :

— Oui, je trouve.

— Qu’est-ce que ça veut dire ?

Il était redevenu correct, mais sa marche était hésitante. Son accent britannique augmentait. Il dit avec un sourire exagéré :

— Ça ne veut rien dire. Et si ça voulait dire quelque chose, je ne vous dirais pas ce que ça