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Page:Fujishima - Le Bouddhisme Japonais, doctrines et histoire des douze grandes sectes bouddhiques du Japon.djvu/109

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SAN-RON-SHÛ

termes négatifs, c’est-à-dire, la « non-naissance » et la « non-dissolution » ; les « non-allées » et les « non-venues » ; la « non-identité » et la « non-diversité » ; la « non-existence » et le « non-néant ». Si on médite bien sur cette conception profonde des huit négatives, on échappe à la souffrance de la transmigration, au monde du bien ou du mal, à l’idée de l’être ou du néant. Les deux formes relatives de la vérité n’admettant pas l’idée de l’être ni celle du néant, on peut dire que l’être est inhérent au néant et le néant inhérent à l’être. En d’autres termes, l’être pur n’est pas entièrement distinct du néant et le néant pur n’est pas entièrement distinct de l’être. Si on se dégage de l’idée chimérique du néant et de l’être, on n’aura plus besoin des deux formes relatives de la vérité, qui s’emploient dans l’enseignement justement pour chasser cette idée chimérique.

Le Dvâdaça-nikâya-çâstra (Ju-ni-mon-ron) est divisé en douze parties et réfute la confusion des partisans du Mahâyâna. Si on se place au point de vue général, ce Çâstra comprend aussi l’exposé des deux formes relatives de la vérité par lesquelles est réfutée la dernière confusion.

Les deux Çâstras, Madhyamaka et Dvâdaça-nikâya sont les ouvrages de Nâgârjuna. Il n’est pas douteux que les Indiens croyaient à la doctrine continue de ses ouvrages ; les habitants des seize grandes provinces entre lesquelles les Indes étaient divisées, appelaient Nâgârjuna