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Page:Gérard - La chasse au lion, 1864.djvu/100

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Les Arabes et les Kabyles ont peu à souffrir du voisinage de la panthère ; aussi est-il rare qu’ils la chassent, et lorsqu’il le font, c’est en battue.

Les uns traquent, les autres se postent, et, à moins que l’animal ne se réfugie dans une caverne, il est toujours tué.

Toutefois, lorsqu’il est grièvement blessé et qu’on le suit aux rougeurs, il est bon de prendre garde à soi, parce qu’alors il joue des griffes et des dents comme tous ceux de son espèce.

Les indigènes ont un moyen très-ingénieux pour tuer la panthère sans danger ni peine, et presque toutes les dépouilles qui sont apportées sur nos marchés ont été obtenues par ce moyen.

Soit qu’il jette une brebis morte sur le passage habituel de l’animal, soit qu’il trouve les restes d’un sanglier ou d’une bête dont il s’est repu, celui qui convoite sa dépouille laisse la panthère y revenir plusieurs fois ; puis, lorsqu’il ne reste plus que quelques débris pouvant suffire à son dernier repas, il les enlève, ne laissant qu’un morceau de chair de la grosseur du poing.

Cet appât est traversé par deux ou trois ficelles qui vont se fixer aux détentes d’autant