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Page:Gérard - La chasse au lion, 1864.djvu/99

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ressemblance avec ces hommes bâtis en Hercule, qui ont la force d’un cheval de trait et le courage de la femme qui se trouve mal en voyant le feu prendre à sa cheminée.

À ce sujet, les Arabes ont une tradition assez curieuse que je donne pour ce qu’elle vaut.

C’était à l’époque où les animaux parlaient ; on voit que cela date de loin.

Une bande de vingt lions, venant du sud, arriva sur la lisière d’une forêt habitée par un grand nombre de panthères, qui dépêchèrent un de leurs représentants afin de parlementer avec les rois chevelus.

Après bien des si et des mais, l’envoyé vint rendre compte du résultat de sa mission, dont le résumé était que les lions trouvaient cette forêt à leur convenance et qu’ils allaient en prendre possession : libre à ces dames d’essayer de la défendre ou de l’évacuer sur-le-champ. Celles-ci, indignées, décidèrent qu’on se battrait et qu’on prendrait l’offensive.

La tradition ajoute qu’un seul rugissement, poussé par les vingt lions à la fois, suffit pour mettre les assaillantes en déroute, et que, depuis cette époque, la panthère grimpe comme le chat, ou se terre comme le renard pour éviter la rencontre du maître qu’elle a osé provoquer et dont elle redoute la colère.