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Page:Gérard - La chasse au lion, 1864.djvu/103

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du moins la revoir et la suivre jusqu’au pied d’un rocher où elle disparut.

Après avoir mis pied à terre et attaché mon cheval à un arbre, je m’avançai vers l’ouverture dans laquelle l’hyène était entrée, et je reconnus avec joie que c’était une ancienne carrière, si haute et si large, qu’il ne tenait qu’à moi de l’y suivre, les coudées franches et debout.

Deux minutes après, nous étions en présence, si près l’un de l’autre, que je sentais ses dents mordre la pointe de mon sabre ; mais je ne voyais rien, à cause de la profondeur du trou.

Je me mis à genoux, je fermai les yeux un instant, et, lorsque je les rouvris, je distinguai assez bien la bête pour savoir la frapper. J’eus d’abord quelque peine à retirer de sa gueule la pointe du sabre, qu’elle tenait à garder ; puis quand elle l’eût lâchée, je plongeai la lame on pleine poitrine jusqu’à la garde, tournant la main pour élargir les voies.

Une espèce de grognement sourd fut sa seule réponse, et, lorsque la lame sortit du corps, fumante et nauséabonde, l’animal était mort.

J’allais le prendre par une patte pour essayer de le tirer dehors, lorsque j’entendis un bruit de voix à l’entrée de la carrière ; c’était mon