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Page:Gérard - La chasse au lion, 1864.djvu/11

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D’après ce que j’ai pu voir, soit par corps, soit par le pied, il n’en est pas de même du lion, qui, à moins d’y être contraint, ne quitte jamais sa compagne et a pour elle une affection, des soins et des égards dignes d’un meilleur sort.

Depuis le moment où le couple léonin quitte son repaire jusqu’à sa rentrée, c’est toujours la lionne qui va devant. Lorsqu’il lui plaît de s’arrêter, le lion fait comme elle.

Arrivent-ils près d’un douar qui doit fournir le souper, la lionne se couche, tandis que son époux s’élance bravement au milieu du parc et lui apporte ce qu’il a trouvé de meilleur. Il la regarde manger avec un plaisir infini, tout en veillant à ce que rien ne puisse la déranger ni la troubler pendant son repas, et il ne pense à assouvir sa faim que lorsque sa compagne est repue. En un mot, il n’y a pas de tendresses qu’il n’ait pour elle pendant et après la saison des amours.

Quand la lionne sent qu’elle est sur le point de mettre bas (c’est-à-dire à la fin de décembre ou au commencement de janvier), elle cherche un ravin impénétrable et isolé pour y déposer sa progéniture.

Ses portées varient d’un à trois, suivant l’âge et la force des lionnes ; mais elles sont