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Page:Gérard - La chasse au lion, 1864.djvu/110

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Au moment où j’armai mon fusil et mon pistolet, j’attendis les trompettes du camp sonner l’extinction des feux.

À partir de ce moment, je comptai les heures par les cris de Sentinelles, prenez garde à vous ! qui, malgré la distance, arrivaient assez distinctement jusqu’à nous.

Il pouvait être onze heures lorsqu’un grand bruit se fit entendre sons bois et sur ma gauche. Au même instant je vis toute une compagnie de marcassins, suivis d’une belle et grande laie, traverser le sentier et s’engager franchement dans le champ de fèves.

Comme j’étais convenu avec mon compagnon d’affût de ne tirer que pour tuer, je craignis de hasarder une balle à quarante pas, et j’attendis.

Peu de temps après, et sur la voie des marcassins, parut un vieux sanglier, marchant avec prudence, flairant et écoutant chaque fois qu’il s’arrêtait.

À peine arrivé sur le bord du sentier, l’animal s’arrêta de nouveau et plus longtemps que les autres fois, puis il fit un écart et rentra d’effroi sur ses traces.

Au même instant, la laie, suivie de ses marcassins, traversa le sentier au galop et disparut également sous bois.