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Page:Gérard - La chasse au lion, 1864.djvu/116

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de l’approcher sans en être vu, s’arrêtant quand il écoute, et marchant quand son boutoir travaille, afin de ne pas être entendu. On peut de cette manière approcher un sanglier isolé à trente pas. C’est plus difficile lorsqu’ils sont plusieurs, parce qu’alors il y en a toujours un qui écoute pour donner l’éveil au moindre bruit.

Les sangliers qui arrivent sur nos marchés sont presque tous tués de cette manière, que je conseille aux Européens, en leur recommandant toutefois de se munir de chaussons de lisière pour ne pas déchirer leurs pieds sur les cailloux et les ronces, à travers lesquels les Arabes ont le privilége de marcher nu-pieds comme sur du gazon.

Les chefs indigènes qui courent le sanglier choisissent la saison d’été pour chasser en plaine, et celle d’hiver pour chasser au bois. Il y a dans les trois provinces de l’Algérie un grand nombre de lacs et de marais couverts de roseaux, au milieu desquels les sangliers vivent avec les canards et les bécassines. Lorsque les eaux sont basses, c’est-à-dire du mois de juin au mois de septembre, les bêtes noires se réfugient sur quelques îlots touffus, qu’il suffit d’incendier pour les débusquer.

Cette mission est confiée à des hommes à