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Page:Gérard - La chasse au lion, 1864.djvu/115

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marchés. Quelques chefs indigènes seuls l’ont chassé et le chassent encore, soit en battue, soit avec des lévriers, pour le plaisir qu’ils éprouvent dans ces réunions, où ils font assaut d’adresse et de hardiesse comme cavaliers et comme tireurs.

En France, les bêtes noires ne quittent leur bauge qu’à la nuit, et elles ne se hasardent à sortir du bois que fort tard. Il n’en est pas de même en Algérie, où je vois presque tous les jours, quand je suis dans la montagne, soit des vieux sangliers isolés, soit une compagnie entière, quitter leur fort, au coucher du soleil, pour aller se vautrer à une source assez voisine de ma tente pour que je puisse assister à leurs ébats.

Si c’est en hiver, ils recherchent moins l’eau et prennent leurs mangeures dans un champ nouvellement ensemencé ou sur l’emplacement d’un douar qu’ils mettent sens dessus-dessous pour chercher les grains que les Arabes y ont laissés.

On comprend d’après cela combien il est facile de tuer des sangliers, lorsqu’on sait s’y prendre comme les indigènes. Il s’agit tout simplement d’aller, nu-pieds et à bon vent, vers l’animal, en profitant des accidents de terrain et des arbres qui peuvent vous permettre