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Page:Gérard - La chasse au lion, 1864.djvu/123

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dormis, pour leur passer sur le corps et entrer sous une tente, où il prend soit un agneau, soit une poule.

Dans la montagne, il suit les troupeaux de moutons, et leur fait éprouver des pertes sensibles. La nuit, il chasse le lièvre et le paon en compagnie de ses camarades, qui se postent, pendant qu’il suit la voie en criant.

Non content des bénéfices que peuvent lui procurer ses diverses branches de son industrie privée, le chacal, qui pullule en Algérie, et surtout dans la province de Constantine, s’est associé à l’hyène, aux maraudeurs et aux lions. Il va sans dire que ce ne sont pas ceux-ci qui retirent le plus grand profit de l’intervention de ce parasite ; car c’est surtout avec les lions et les maraudeurs que le chacal mène une vie de sybarite sans se donner beaucoup de peine.

Voici comment les choses se passent.

Partout où il y a des populations arabes, il y a des maraudeurs. Ce sont des jeunes gens qui ont bon pied, bon œil, bon courage, et qui s’en vont, par les nuits les plus noires, tantôt quatre, tantôt dix, prendre dans les troupeaux de leurs voisins quelques bêtes à cornes ou autres ; ce qu’ils appellent faire une promenade de nuit.