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Page:Gérard - La chasse au lion, 1864.djvu/13

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domine le repaire, et, dès qu’ils voient la lionne s’éloigner, sûrs que le mâle n’est pas auprès des lionceaux, ils arrivent jusqu’à eux en se glissant à travers bois, les enveloppant du pan de leurs burnous pour étouffer leurs cris, et les portent à des cavaliers qui les attendent sur la lisière de la forêt pour partir ventre à terre, les hommes en croupe et les lionceaux devant eux. Cette manœuvre est dangereuse, et, entre autres exemples, je citerai le suivant :

Pendant le mois de mars 1840, une lionne vint déposer ses petits dans un bois appelé El-Guéla, situé dans la montagne de Mezioun, chez les Zerdezah. Le chef du pays, Zeiden, fit un appel à Sedek-ben-Oumbark, cheick de la tribu des Beni-Fourral, son voisin, et, au jour convenu, trente hommes de chacune de ces tribus se trouvaient réunis sur le col du Mezioun, à la pointe du jour.

Ces soixante Arabes, après avoir entouré le buisson dans tous les sens, poussèrent plusieurs hourras, et, ne voyant pas paraître la lionne, ils pénétrèrent sous bois et prirent deux jeunes lionceaux.

Ils se retiraient bruyamment, croyant n’avoir plus rien à craindre de la mère, lorsque le cheik Sedek, resté un peu en arrière, l’aper-