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Page:Gérard - La chasse au lion, 1864.djvu/131

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Lorsque les Arabes veulent chasser l’antilope, ils réunissent le plus grand nombre possible de cavaliers. Le gros de la troupe met pied à terre dans un pli de terrain propre à la cacher, pendant que les éclaireurs vont reconnaître le troupeau.

Si leur rapport fait connaître que le troupeau est nombreux, et qu’il s’y trouve soit des femelles pleines, soit des bêtes de l’année, on forme un relais qui va occuper les refuites connues ; et, lorsque la troupe qui doit attaquer juge le moment venu, elle se dirige vers les antilopes, d’abord au pas, puis au trot, et elle charge dès qu’elles partent d’effroi.

Il est rare qu’avant d’arriver au relais une bête reste en arrière et soit tuée. Le troupeau fuit avec ordre jusque-là, les mâles formant l’arrière-garde, et poussant devant eux les femelles et les faons ; mais, lorsqu’ils voient sortir, comme de dessous terre, trente ou quarante cavaliers hurlant comme des furieux, les animaux dont le ventre est trop lourd ou le jarret trop faible, c’est-à-dire les femelles pleines et les jeunes faons, perdent la tête, et, malgré les coups de cornes des mâles, qui voudraient les sauver, ils sont distancés par le reste du troupeau, et ne tardent pas à être entourés par les cavaliers du relais, qui les fusillent.