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Page:Gérard - La chasse au lion, 1864.djvu/142

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les outils qui doivent servir au siège de la place.

Lorsque tout est prêt pour ouvrir la tranchée, on cherche le bipède qui remplit les fonctions de basset, pour l’envoyer en reconnaissance ; mais c’est en vain, il a disparu avec sa lance, et l’on a beau le demander aux échos d’alentour, en l’appelant par les noms les plus tendres, celui sur qui repose l’orgueil du club et l’espoir de l’expédition est invisible.

Pendant que les chasseurs se désolent et le croient perdu, les chiens sortent du terrier, le poil hérissé ; puis, derrière les chiens, apparaît bientôt un pied, ensuite une jambe sortant à reculons, et, peu après, le corps et la tête de l’enfant, qui jette au milieu de ses compagnons un porc-épic presque aussi grand que lui, et plein, de vie, quoique transpercé par le fer de la lance, qu’il mord à belles dents, comme s’il voulait l’arracher.

L’animal ayant été tué d’un coup de couteau sous la gorge, on lui ouvre le ventre, afin de le vider, et on remplace les intestins par des plantes aromatiques mêlées à quelques poignées de sel. Cette opération a pour objet de conserver le porc-épic jusqu’à la fin de la campagne, et de le faire figurer sur la table du club à Constantine.