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Page:Gérard - La chasse au lion, 1864.djvu/143

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Il est bon de dire que les choses ne se passent pas toujours ainsi, et que, le plus souvent, ce n’est qu’après plusieurs jours de siège et de travaux pénibles que l’animal est pris, quand toutefois il est pris ; car il arrive quelquefois que les voies sont si étroites et les parois du rocher si dures, que, malgré les pinces, les marteaux et la passion des travailleurs, l’enfant, quelque fluet qu’il soit, ne peut arriver jusqu’au dernier réduit du porc-épic, et qu’il faut renoncer à la prise.

Ces chasseurs parcourent ainsi les cercles de Constantine, de Ghelma et de Bône. J’en ai rencontré même dans le cercle de la Calle, à soixante lieues de leur point de départ. Leurs expéditions sont plus ou moins heureuses, et, s’il arrive qu’ils rentrent avec une douzaine d’animaux, qui leur servent à faire ripaille pendant plusieurs jours, quelquefois aussi, après un mois de marche, de fatigues et de privations, ils n’apportent qu’un seul porc-épic.

Lorsque ce cas se présente, les membres du club se réunissent comme d’habitude pour fêter la rentrée de leurs frères, et l’animal rôti est servi sur un plat de bois, et placé au milieu de l’assemblée, qui forme le cercle autour de lui et le contemple avec bonheur.