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Page:Gérard - La chasse au lion, 1864.djvu/146

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chasseurs le prend avec le pan de son burnous, le met dans son capuchon, et la chasse continue ainsi jusqu’au matin.

le menu gibier

Pendant les premières années de l’occupation française, le gibier de toute sorte était si abondant en Algérie, qu’une perdrix valait dix centimes, deux lièvres un franc, et ainsi du reste. Les plus mauvais chasseurs rentraient toujours des carnassières pleines, et, dans un grand nombre de localités, on chassait à une portée de canon du rempart quand c’était une ville, du fossé quand c’était un camp.

Il me souvient qu’au mois de septembre 1842 j’ai tué, un jour entre le déjeuner et le dîner, dans les environs de Glielma, quarante-cinq perdreaux et sept lièvres avec un fusil de dragon. J’ajouterai que je ne suis pas un tireur de première force et que j’en connais qui, armés d’un fusil Lefaucheux, auraient tué le double.

À force de chasser en tout temps, le gibier est devenu plus clair-semé autour des villages et des camps, et rare près des villes. Cependant, comme il existe dans toutes les provinces, et surtout dans celle de Constantine, bien des