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Page:Gérard - La chasse au lion, 1864.djvu/156

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Il ne nous restait plus qu’à fuir ; c’est ce que nous fîmes de toute la vitesse de nos jambes, sans penser à notre âne, qui, cependant, devait me sauver la vie ce jour-là.

Il y avait près d’une heure que nous courions toujours en remontant le cours du ruisseau et sans sortir des arbres qui le bordent, lorsque nous aperçûmes quatre cavaliers à deux cents pas derrière nous, et plus loin le goum du cheik tout entier.

Tout ce monde arrivait sur nos traces au trot et au galop.

Il n’y avait plus de fuite possible, nous cherchâmes à nous dérober à leurs yeux.

Lakdar choisit une touffe de tamarins et de ronces ; quant à moi, je descendis vers le lit du ruisseau, dans lequel j’entrai avec de l’eau jusqu’au cou et la tête cachée par les herbes qui tombaient de la berge.

À peine étais-je installé dans ma cachette, que j’entendis les pas de chevaux et la voix d’un cavalier qui criait aux gens du cheik : — Venez de ce côté, nous sommes sur leurs traces ! On voit leurs pas comme on voit le soleil, Ils sont deux fils de chiens ensemble !

Un galop bruyant et les hennissements des chevaux échauffés par une longue course m’annoncèrent l’arrivée du cheik et de tout son monde.