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Page:Gérard - La chasse au lion, 1864.djvu/158

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Quelques paroles que je pus saisir au milieu du vacarme qui se faisait près de moi me firent comprendre que Lakdar n’était pas mort et qu’on le traînait vers le cheik.

N’y tenant plus et voulant, au risque de me faire prendre, savoir ce qu’on allait faire de lui, j’allais quitter ma retraite, lorsque deux hommes sautèrent dans le lit du ruisseau.

— Voilà où il est descendu, dit le premier en montrant mes pas sur le sable.

— Il entre ici, dit l’autre en se portant sur le bord de l’eau, où je me tenais immobile à dix pas de lui et le regardant à travers les herbes qui couvraient ma tête.

C’est singulier, continua le dernier qui avait parlé, on ne voit plus de traces dans le lit du ruisseau. S’y serait-il fourré ?

En ce moment, j’entendis marcher sur la berge au-dessus de ma tête, et un homme dire à celui qui se trouvait près de moi :

— Mohammed, le cheik m’envoie te chercher, parce qu’aucun des cavaliers restés près de lui n’a un couteau aussi bon que le tien.

— Pourquoi faire ? répliqua celui-ci.

— Pour décapiter le chien que nous venons de prendre, répondit l’envoyé.

La perspective de couper une tête d’homme l’emportant sur l’ardeur de la recherche à la-