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Page:Gérard - La chasse au lion, 1864.djvu/159

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quelle ils s’étaient livrés jusqu’alors, fit que ces arabes s’éloignèrent aussitôt, ce qui me tira de la position la plus épouvantable où je me sois trouvé de ma vie.

D’après ce que j’avais entendu, mon cousin allait avoir la tête tranchée, et je ne pouvais rien pour le secourir.

Persuadé que les hommes qui venaient de partir reviendraient après l’exécution, et ne pouvant, sans laisser de traces, chercher un autre abri, je résolu de rester je me trouvais.

Une racine que j’avais aperçue sous la berge, au-dessus de ma tête, m’avait permis de m’y suspendre un instant et de prendre une position qui ne présentait plus le même danger que la première.

Après avoir entendu les cris et les rires bruyants excités par la triple exécution qui avait lieu derrière moi, il me sembla distinguer les pas des chevaux s’éloignant du ruisseau, puis je n’entendis plus rien.

Le temps avait marché, et avec lui le soleil, qui avait disparu au couchant.

Bientôt vint le crépuscule, et enfin je pus voir quelques étoiles briller au ciel.

Je sortis alors doucement de ma retraite et montai avec précaution sur la berge du ruisseau.