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Page:Gérard - La chasse au lion, 1864.djvu/189

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vous faut un guide sûr, comme il n’y a de capables d’un pareil métier, la nuit, à travers bois, que les voleurs de profession, il faut vous associer un voleur.

Si vous demandez un maraudeur au douar, on vous rira au nez en vous répondant qu’il n’y a que d’honnêtes gens.

Demandez un homme qui soit habitué à aller se promener la nuit ou qui n’ait pas peur la nuit : vous en trouverez vingt, tous jeunes et vigoureux, et vous choisirez celui dont la figure vous conviendra le mieux.

Vous lui parlerez de son courage, il sera fier ; vous lui proposerez de vous accompagner, il refusera net.

Alors vous lui expliquerez ce que vous exigez de lui, savoir : qu’il vous fasse connaître, de loin, le repaire du lion, les sentiers qu’il suit de préférence quand il quitte le bois pour descendre dans la plaine, la source, le ruisseau où il se désaltère ordinairement, s’il n’y a pas de gué ou de défilé fréquenté par lui ; et surtout dites-lui bien que non-seulement vous ne lui demandez pas de rester près de vous au moment du danger, mais que vous lui ordonnerez de s’éloigner alors que le moment de la rencontre approchera. Il marchera, soyez-en sûr.