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Page:Gérard - La chasse au lion, 1864.djvu/199

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Je partis au galop, et ne tardai point à me convaincre que mon espérance ne serait point trompée cette fois.

Les Arabes fuyaient dans toutes les directions en criant comme des forcenés.

Quelques-uns avaient mis le ruisseau entre le lion et eux ; d’autres, plus hardis parce qu’ils étaient à cheval, l’ayant vu se traîner avec peine vers la montagne qu’il cherchait à gagner, s’étaient réunis, au nombre de dix, pour l’achever (disaient-ils) : le cheik les commandait.

Je venais de passer le ruisseau et j’allais descendre de cheval, lorsque je vis les cavaliers, le cheik en tête, tourner bride au galop de charge.

Le lion, avec ses trois jambes, franchissait derrière eux et mieux qu’eux les rochers et les lentisques, et poussait des rugissements qui mirent les chevaux dans un état tel que les cavaliers n’en étaient plus maîtres.

Les chevaux couraient toujours, mais le lion s’était arrêté dans une clairière, fier et menaçant.

Qu’il était beau avec sa gueule béante jetant à tous ceux qui étaient là des menaces de mort. Qu’il était beau avec sa crinière noire hérissée, avec sa queue qui frappait ses flancs de colère !

De la place où j’étais, il pouvait y avoir