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Page:Gérard - La chasse au lion, 1864.djvu/207

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Vous vous placerez de manière à dominer le gué pour tirer de haut en bas. Jamais, au grand jamais, ne faites feu sur un lion de bas en haut : votre première balle serait-elle heureusement placée, il suffirait que l’animal vécût deux secondes pour qu’il en fût fait de vous.

Souvenez-vous que, plus le lion est grièvement blessé, plus il est près de mourir, et plus il est dangereux.

À ce gué de Boulerbegh que je vous recommande, pendant une nuit du mois de juillet 1845, je me trouvai en face de trois lions de l’âge d’environ trois ans. Le premier s’était arrêté en me voyant ; je l’envoyai rouler dans la rivière.

Eh bien, si je m’étais placé au-dessous du sentier, cet animal, avec ses deux épaules cassées, m’eût infailliblement écharpé, puisque trois fois il revint sur moi en rampant sur le ventre, ce qui devait lui causer des douleurs atroces. Ma position et la lenteur de ses manœuvres me permettant de recharger, je le renvoyai trois fois dans le lit du ruisseau, où il finit par rester.

Ne vous inquiétez pas du nombre de pieds que vous pourrez voir. S’il y a des lionceaux qui accusent deux ans au plus, ils arriveront précédant leur mère.