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Page:Gérard - La chasse au lion, 1864.djvu/209

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Tout à coup, sur ma gauche et presque derrière moi, j’entendis comme le bruit d’une souris effleurant un buisson, et, portant mon attention de ce côté, j’aperçus d’abord deux grosses pattes, puis de longues moustaches, puis un nez énorme.

Le fusil était à l’épaule, le doigt sur la détente ; au moment où l’œil apparut, fixe et blafard, un lingot en fer partit et fut heureux.

La lionne ne vous attaquera pas franchement, elle s’arrêtera en vous voyant, puis, si vous l’ajustez, elle se couchera.

Vous ne verrez plus rien, tant elle se rasera.

Au bout d’un instant, elle lèvera la tête. Si vous n’avez plus le fusil à l’épaule, elle se lèvera et fera semblant de s’éloigner ; mais elle ne partira que si ses lionceaux sont bien loin déjà.

Si ceux-ci rôdent près de vous ou sont arrêtés, la lionne, que vous croirez loin, se rapprochera sur le ventre, et tombera sur vous à l’improviste sans que vous l’ayez entendue.

Ainsi, prudence, sang-froid et vigilance.

Si vous passez la saison d’été à la Mahouna, il arrivera qu’un beau soir, un peu après le coucher du soleil, tandis que vous humerez une tasse de café, assis devant votre tente, vous percevrez comme le bruit lointain de l’artillerie se répercutant d’écho en écho.