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Page:Gérard - La chasse au lion, 1864.djvu/214

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Dans ce douar est un homme dont le père ou l’aïeul a tué le parent ou l’arrière parent d’un de nos aventuriers. C’est la vie de cet homme qu’il leur faut.

Les feux se sont éteints un à un, et tout le monde dort ou paraît dormir, excepté les chiens. L’ancien, sachant qu’à une certaine heure de la nuit, quelques chiens, excédés de fatigue, finissent par s’endormir, attend que le moment d’agir soit arrivé.

Sur ces entrefaites, un lion qui n’a pas dîné et qui, vu l’heure avancée de la nuit, se sent fort en appétit, arrive de ce côté.

Il aperçoit trois hommes accroupis : « Bon, dit-il, voilà des camarades qui m’attendent fort à propos. » Et il se couche.

Il faut que vous sachiez que le lion est très-paresseux de son naturel. Or, comme les hommes qui rôdent pendant la nuit sont plus souvent des voleurs de bestiaux que des assassins, voici ce que la mère lionne dit à son lionceau, lorsque, étant majeur, il veut voir du pays :

— Mon enfant, quand tu rencontreras des hommes, la nuit, tu les suivras ; tu ne leur feras point de mal s’ils se tiennent tranquilles.

La chair de l’homme ne vaut pas celle du bœuf, la plupart même sont secs comme des harengs.