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Page:Gérard - La chasse au lion, 1864.djvu/215

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Tu voyageras donc de compagnie avec eux. Quand ils arriveront près d’un douar, tu te coucheras, et ils travailleront pour toi,

Laisse-les emmener à quelques distances les bestiaux qu’ils auront enlevés ; puis, lorsque tu trouveras sur ton chemin un ruisseau ou une source, présente-toi et demande ta part.

Le lion, qui a suivi les conseils de sa maman, s’en est bien trouvé.

Au lieu de porter ou de traîner son dîner pendant un quart d’heure et d’aller ensuite à la recherche d’un ruisseau pour se désaltérer, il trouve cette besogne toute faite par ses amis.

Or notre lion s’est couché et il attend ; mais les chiens, qui ont vu ses yeux ou qui l’ont flairé, font un tapage d’enfer.

L’éveil est donné au douar, tout le monde est sur pied. Les uns crient, les autres tirent des coups de fusil en l’air.

Les femmes rallument les feux et jettent des tisons enflammés.

Pour peu que cela continue, le jour arrivera sans que les camarades du lion puissent agir. La faim presse ce dernier, il s’impatiente : Ah ! ah ! dit-il, je prendrai un mouton moi-même, ce n’est pas lourd ; et il se lève.

Le douar est placé sur un versant, il se dirige rapidement vers le haut.