Page:Gérard - La chasse au lion, 1864.djvu/223

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 224 —

le haut de la tête, et, alors, quelque rapproché que vous soyez, je ne vous conseille pas de faire feu.

Sans que le fusil quitte l’épaule et vos yeux sur les yeux du lion, marchez quelques pas en dehors du sentier, soit à droite, soit à gauche, suivant que la lune éclaire le mieux votre ennemi de ces côtés.

Si vous tournez trop, il croira que vous allez tirer au corps, il fera volte-face sur le ventre, vous présentant toujours le front.

Ne faites que deux ou trois pas, et, dès que sa tempe vous apparaîtra presque de face, ajustez bien entre l’œil et l’oreille, et pressez la détente.

De deux choses l’une : ou le lion est tué instantanément, ou bien, avant que vous ayez pu juger de votre coup, vous êtes couché sur le dos, sous le ventre du lion, qui vous couvre de son corps et vous tient enlacé de ses griffes puissantes. Mais vous n’êtes pas mort pour cela.

Si votre balle a été heureusement dirigés et n’a pas rencontré d’obstacle qui l’ait fait dévier, vous en serez quitte pour une douzaine de coups de griffes dont vous pourrez guérir ; pourvu que la gueule du lion n’ait rien touché et que son agonie ne dure pas plus de quel-