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Page:Gérard - La chasse au lion, 1864.djvu/231

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où il avait dressé sa tente à côté de la mienne, le 19.

Vers dix heures du soir, le lion rugissait à une demi-lieue du douar, et à minuit il enlevait un mouton à quelques pas de nous.

Le 20, à la pointe du jour, l’ordre était transmis dans tous les douars de ne laisser sortir ni hommes ni bestiaux avant la rentrée des quêteurs, afin que les voies du lion ne fussent pas effacées par d’autres voies.

Ce même jour, Bil-Kassem-Bi-Eouchet me faisait le rapport suivant :

« Je prends le lion à sa sortie du douar ; je trouve la peau du mouton qu’il a mangé cette nuit ; je le suis jusque sur le bord du ruisseau où il a bu, puis je l’abandonne à Amar-ben-Sigha, mon collègue, dont j’ai reconnu la brisée en cet endroit. »

Amar arrivait au moment où son confrère venait de terminer son rapport.

Son visage était rayonnant ; il n’avait pas besoin de parler, tout le monde en le voyant devinait qu’il avait détourné l’animal et qu’il était sûr de ce qu’il allait dire.

Tandis qu’il traversait la foule d’Arabes accroupis devant la tente qu’ils avaient dressée pour nous, on l’interrogeait de la voix et du geste, on tirait les pans de son burnous ; mais