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Page:Gérard - La chasse au lion, 1864.djvu/239

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J’eus beau leur faire observer que j’avais la certitude qu’il vivait encore, qu’il nous serait impossible de le voir avant qu’il bondît sur l’un de nous, et qu’il y aurait certainement mort d’homme si nous y allions à cette heure, tandis que je répondais que nous le retrouverions sans vie le lendemain matin, ces braves gens, pour toute réponse, déposèrent leur burnous, sur lesquels ils m’engagèrent à m’asseoir en les attendant.

Deux minutes après, je m’étais débarrassé des parties de mon vêtement qui auraient pu me gêner ou m’embarrasser, j’avais armé Amar-ben-Eigha de ma carabine Lepage, Bil-Kassem de deux pistolets, et mon spahi d’un fusil qu’il devait conserver chargé en me suivant pas à pas.

Après avoir recommandé à mes hommes de me serrer de près, groupés autant que le permettrait l’épaisseur du taillis, j’y entrai avec eux et M. de Rodenburgh, qui venait d’arriver et ne voulut pas rester en arrière, malgré ma prière et l’assurance que je lui donnai du danger qu’il allait courir.

Après avoir marché une quinzaine de pas en suivant les rougeurs, nous nous trouvâmes dans une petite clairière où toute trace de sang avait disparu.