Aller au contenu

Page:Gérard - La chasse au lion, 1864.djvu/240

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 241 —

La nuit arrivait ; il était déjà difficile de voir les traces de l’animal, et notre recherche devenait d’autant plus dangereuse, que dans quelques minutes nous n’y verrions plus.

Afin de ne pas perdre de temps, chacun se mit à l’œuvre en cherchant de son côté le sang de l’animal que nous perdions en cet endroit, sans que toutefois personne sorti de la clairière pour s’engager sous bois.

Tout à coup le fusil d’un Arabe part au milieu de nous par imprudence, sans qu’il en résulte le moindre accident ; mais le lion rugit à quelques pas de là, et tous mes hommes viennent se grouper autour de moi, tous, excepté Amar-ben-Sigha, qui, soit inexpérience, soit confiance en lui-même, s’est adossé à un arbre à six pas de nous.

À peine le lion a-t-il paru sur le bord de la clairière, la gueule béante, la crinière hérissée, que huit coups de feu partent à la fois et au hasard sans le toucher.

Avant que la fumée de toute cette pondre brûlée inutilement se soit dissipée, et en bien moins de temps que je n’en mets à l’écrire, Amar-ben-Sigha, qui, lui aussi, a fait feu sur le lion, est terrassé ; sa carabine est brisée, sa cuisse et sa jambe droites sont broyées et au moment où j’arrive à son secours je vois sa