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Page:Gérard - La chasse au lion, 1864.djvu/244

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Ce fut ainsi qu’à onze heures du soir nous arrivâmes à la tente préparée pour recevoir le blessé.

Le lendemain 27, j’allai le voir de bonne heure, et je trouvai près de lui sa vieille mère, son frère et un grand nombre d’hommes et de femmes qui devaient être de sa famille ; car, à mon arrivée, ils me remercièrent avec effusion d’avoir délivré Amar des griffes du lion et me demandèrent mon avis sur son état.

Pauvres gens qui croient tous les Français médecins, parce qu’il y a parmi eux de bons médecins, et qui pensent que celui qui tue un animal connaît et guérit le mal que celui-ci a pu faire !

Je n’ai pas la moindre notion de chirurgie, et pour ce qui est des blessures faites par le lion, l’expérience seule m’a appris qu’on en revenait difficilement, et que presque toujours on y laissait soit un bras, soit une jambe : c’est juste assez pour que je puisse savoir à quoi m’en tenir, le cas échéant, mais c’est peu pour ceux qui me consultent.

Toutefois j’avais vu plusieurs fois des hommes blessés bien moins grièvement qu’Amar mourir par suite de leurs blessures, ou perdre l’usage des membres atteints, et j’engageai ses parents à le faire transporter à Bathna, où il