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Page:Gérard - La chasse au lion, 1864.djvu/245

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trouverait des médecins français et tous les soins désirables.

Le blessé s’y étant refusé à cause des souffrances du voyage, je lui fis, tant bien que mal, avec l’assistance de l’officier hollandais, un premier pansement, j’envoyai chercher un docteur arabe qui jouit d’une grande réputation ; puis nous nous dirigeâmes vers le bois ou le lion dormait depuis la veille.

L’assistance était nombreuse ; en peu de temps un chemin fut frayé dans le taillis, et, au moyen d’un brancard fait avec des troncs d’arbres, l’animal fut porté dans la clairière, où, la veille, il m’avait fait l’honneur d’un long tête-à-tête.

Après avoir fait enlever la dépouille et observé avec attention le trajet de mes balles, j’abandonnai l’animal aux Arabes, qui se ruèrent sur lui, le couteau à la main, avec une fureur égale à celle d’une meute ardente à la curée. Le soir du même jour, je regagnai mon campement pour faire, préparer la dépouille du lion.

Le 29, pendant que je faisais mes préparatifs de départ pour Constantine, ma tente fut envahie par cinq ou six femmes qui entrèrent en pleurant à chaudes larmes, comme si un grand malheur venait de les frapper.