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Page:Gérard - La chasse au lion, 1864.djvu/246

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Ma première pensée fut qu’elles venaient m’apprendre la mort d’Amar-ben-Sigha, leur parent, et je ne pus m’empêcher de rire lorsque je sus qu’il s’agissait simplement de la mort de trois bœufs, tués par un lion nouvellement arrivé dans le pays.

Comme les sanglots allaient toujours croissant, et que ce concert n’avait rien de récréatif, je m’empressai d’y mettre fin en leur donnant l’assurance que je ne partirais point avant d’avoir mis à mort la vilaine bête qui leur avait fait tant de chagrin.

Les pleurs cessèrent comme par enchantement, et ces dames se retirèrent en devisant joyeusement entre elles, comme si elles venaient d’apprendre un événement heureux.

Le douar auquel appartenaient les bœufs tués par le lion étant placé près de mes tentes, je fis venir les gardiens pour me renseigner sur ce qui s’était passé et en tirer des connaissances pour la rencontre du lendemain.

Ces hommes me dirent que vers six heures du soir, au moment où ils descendaient de la montagne, le troupeau s’était dispersé en fuyant dans toutes les directions, et que, lorsqu’ils étaient parvenus à le rallier, il leur manquait trois bœufs.

Ils n’avaient vu le lion ni par corps ni par