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Page:Gérard - La chasse au lion, 1864.djvu/268

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suivi d’un brigadier indigène, Saadibou-Nar.

Tous deux vont se placer à l’affût près d’une bergerie, théâtre ordinaire des attaques du dévastateur de l’Atlas.

Cette fois, Gérard est mieux armé ; son fusil contient un double lingot de fer.

Deux nuits se passent encore sans résultat.

Mais, dans le cours de la troisième, le 4 août, vers deux heures du matin, juste au moment où la lune, jusque-là resplendissante, vient d’entrer sous un nuage, notre héros voit s’approcher le plus gigantesque et le plus audacieux des lions africains.

Tranquille et plein de confiance en Gérard, son camarade indigène dormait sur un tertre, à côté de lui.

Sans le réveiller, notre chasseur ajuste la bête au moment où elle se dresse, la gueule sanglante, l’œil étincelant.

La détonation se fait entendre, et le lingot de fer traverse le lion d’outre en outre, au défaut de l’épaule.

Éveillé en sursaut, Saadi-bou-Nar se précipite sur son fusil.

Mais Gérard l’empêche de faire feu.

C’est à lui seul qu’appartient la victoire. Il tire son second coup. Le monstre qui arrivait bondissant, malgré sa première blessure, tombe et ne se relève plus.

Ainsi, dans l’espace de vingt-cinq jours, un obscur brigadier de spahis avait tué deux lions.

En récompense de son dévouement et de