Aller au contenu

Page:Gérard - La chasse au lion, 1864.djvu/272

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 273 —

bécasses : Gérard a fait coup double sur des lions.

Un jour qu’il venait de tuer raide un de ces hôtes du désert, il voit subitement paraître à dix pas un second ennemi, plus énorme que le premier, qui s’élance et va le saisir.

Gérard fait feu de son second coup.

Le lion roule, blessé à mort.

Mais presque aussitôt il se redresse et fond sur le chasseur, qui n’a pas eu le temps de recharger son arme.

Pendant cinq minutes, l’homme et le monstre se confondent dans un groupe effroyable et mouvant ; puis l’homme se relève seul.

Il a planté son poignard dans le cœur du lion.

Si de pareils exploits se racontaient cinquante ans après la mort de celui qui les exécute, on crierait à l’exagération et à l’imposture. Heureusement les témoins sont là pour appuyer l’histoire et en garantir l’exactitude.

En 1848, Jules, Gérard fit un voyage en France.

Sa première visite fut pour ses amis du Journal des Chasseurs qui, dix-huit mois auparavant, lui avaient voté à frais communs, avec Devisme, l’arquebusier, un couteau de chasse triomphal.

Cette arme précieuse fut remise à Gérard par le lieutenant-général Bedeau, parent de M. Léon Bertrand.

La lame en acier pur, triangulaire, évidée et à doux tranchants, tient à une poignée en corne de buffle noir, de forme très-élégante.