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Page:Gérard - La chasse au lion, 1864.djvu/46

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Comme les balles dirigées contre le lion pourraient atteindre l’homme, il faut l’approcher assez près pour le tirer à bout portant. C’est ordinairement un parent de la victime qui se dévoue en ce cas, et toujours seul, laissant les autres chasseurs à une vingtaine de pas en arrière.

Si le lion est à bout de forces, il broie la tête de l’homme qu’il tient sous lui au moment où il voit le canon du fusil s’abaisser vers son oreille, et puis il ferme les yeux pour attendre la mort.

Si, au contraire, l’animal peut encore agir, il s’empresse de tuer le chasseur en son pouvoir pour bondir sur le téméraire qui ose venir à son secours.

Comme on le voit, le rôle de celui qui s’avance pour donner le coup de grâce est des plus périlleux ; car, le lion se tenant couché sur le corps du chasseur dans une immobilité complète, il est impossible de juger de son état et de ses intentions ; de sorte que, de même qu’on peut l’approcher impunément et lui mettre le bout du canon dans l’oreille, de même on peut, avant d’avoir le temps de faire feu, être terrassé et mis en pièces, malgré les renforts de fusils qui sont à quelques pas de là.

Les Arabes ont l’habitude de détacher un