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Page:Gérard - La chasse au lion, 1864.djvu/48

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Quelle que soit la hardiesse de ces hommes qui marchent si bravement à la mort, je dois dire que ce n’est qu’à la dernière extrémité et lorsqu’ils ne peuvent faire autrement qu’ils se décident à attaquer le lion dans son repaire.

Quand ils arrivent sur la lisière du bois où l’animal est rembuché, sans que les guetteurs aient pu le voir, ils poussent de grands cris dans lesquels se mêlent milles injures qui doivent, selon eux, décider le lion à se montrer.

S’il fait la sourde oreille, on le provoque plus directement en faisant siffler quelques balles dans la direction.

Ces manœuvres durent quelquefois plusieurs heures, et, plus elles se prolongent, plus les chasseurs hésitent à attaquer. Ils savent par expérience qu’un lion sourd aux provocations et aux coups de fusil comprend tout ce que cela veut dire, qu’il a déjà été chassé, et que, par conséquent, il attendra ses ennemis au plus épais du fort pour fondre sur eux.

Il est facile de comprendre qu’une pareille perspective fasse naître quelque hésitation, surtout parmi ceux qui ont déjà senti les étreintes du lion.

Pendant que les Arabes, les uns assis, les autres debout, sur la lisière du bois, s’agitent et discutent à grand bruit, j’invite le lecteur à