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Page:Gérard - La chasse au lion, 1864.djvu/49

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pénétrer avec moi dans le fort pour voir ce qui s’y passe.

Sous une voûte sombre, épaisse, formée par des oliviers sauvages et des lentisques séculaires étroitement serrés, l’animal s’est fait plusieurs chambres bien propres et bien commodes, pour les habiter selon le temps et la saison.

C’est là que, chaque matin, il rentre au petit jour pour dormir et digérer à son aise la proie qu’il a dévorée pendant la nuit.

Avant l’arrivée des chasseurs, le lion, couché à la manière du chat, dormait profondément.

Au premier bruit qu’il a perçu, il a ouvert les yeux sans lever la tête ; à mesure que ce bruit est devenu plus distinct, il s’est mis sur le ventre pour écouter.

Au premier hourra des chasseurs, il s’est levé comme poussé par un ressort, et après avoir secoué bruyamment sa crinière, il a répondu par un rugissement terrible aux cris des imprudents qui ont osé troubler le sommeil du maître.

Au premier coup de feu qui a retenti sous bois, à la première balle qui a sifflé en ricochant dans les branches voisines de sa demeure, le lion s’est élancé furieux hors de sa chambre pour en explorer les alentours.